| Monsieur Vincent RECOLIN Au regretté Vincent, Face à l'adversité, tu trouvais toujours une issue, par l'humour, la rigolade. Tes rires résonneront pour l'éternité. Des moments difficiles, tu en as connus, mais tu arrivais à t'en échapper par la dérision ; non pas que tu en étais indifférent, mais que tu préférais prendre du recul plutôt que de te battre contre des moulins à vent. Tel un peintre, tu as vécu plusieurs périodes : Des Cévennes, tes terres natales, ton ami d'enfance Philippe, et ton village de Valleraugue où tu m'a montré la boulangerie de ton père, fier de tes racines, toi qui avais des oignons doux toujours à portée de mains. De la Belgique, mon pays natal, celui qui t'a si bien accueilli et où tu t'es perfectionné musicalement, où tu as fondé une famille aussi. De la Camargue que tu as tant aimée, avec ton prénom tirée de l'oeuvre littéraire de Frédéric Mistral « Mireille », qui rêve d'un amour impossible avec Vincent le rempailleur. C'est près d'Arles, à Raphèle que tu nous a accueillis à plusieurs reprises,Vanessa et moi, à bras ouverts avec Gérard, dans cette maison et sa piscine où l'on se sentait tellement bien, comme chez soi. Du Maroc où tu m'as embarqué, avec les concerts de la Fondation des Trois Cultures sous la direction de Michel Piquemal, mais aussi ta création inédite d'un opéra baroque à Essaouira (« La Calisto » de Cavalli). De la Corse, toi qui fus choisi par Poletti pour rassembler les gens par le chant, puis avec le stage d'été à Cervione, créé avec ta complice musicale Viviane, stage auquel nous avons participé avec bonheur un été, logés dans l'ancien couvent du village. Autant de souvenirs forts, vivants et colorés, à ton image, tels les couleurs d'une toile d'un autre Vincent l'Arlésien, Van Gogh, qui nous laissent des souvenirs indélébiles. Pierre
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